
Newfoundland, April 1912
Dessus le pont du Titanic, j’entends des notes de musique
Mr Hartley, les pieds dans l’eau et moi à cent mètres de haut
Il joue tandis que je m’envole, face à la mort on se console
Comme l’on peut quand sonne l’heure, lui le violon, moi l’ascenseur
Dessus le pont du Titanic, j’entr’aperçois mon Amérique
Celle que je n’atteindrai pas
Et tandis que le pont s’incline, à angle aigu, loin je devine
Celui que j’étais autrefois
Qui ne veut pas
Dessus le toit de la tour nord j’entends de la musique encore
« How deep is your love » des Bee Gees, de la plazza, où les corps gisent
Là tout en bas, moi à 20 ans, le temps qui passe est effrayant
Me précipitant vers la tombe tandis que la musique monte
Dessus le toit de la tour nord, je vois un homme jeune et fort
Qui me dévisage d’en bas
Lentement je perds l’équilibre, l’annonce d’une chute libre
Et je pense en dedans de moi
Je ne veux pas
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Manhattan, New York, September 2001
Dans le verre où l’acier s’est noyé dans la poussière
Je dis ton nom et les flammes me lèchent…
Dans la brèche, je perçois l’éternité de l’enfer
La terre est à mes pieds, je bats des ailes
Mais je t’appelle
Chacun sa tour, chacun sa croix suivant le poids des jours,
Je murmure un nom, septembre m’entoure
Mais mon amour…
Aime-moi, oublie-moi, dis-moi, crois-moi, pense-moi
Guéris-moi de l’émoi quand vient ce mois
Septembre est là
Aile-toi, rêve-toi, dis-toi quand tard une étoile
Au ciel de Kandahar ou Manhattan
Sera mon âme
Dans l’azur enfumé les sirènes des voitures
De pompiers chantent une mélodie pure
Et en mesure
Je dis des mots que tu entendras par d’autres que moi
Des mots simples et compliqués à la fois
Et tu sauras
Dans l’acier, dans les hauteurs de ce ciel enfumé, à
L’heure où le monde me devint étranger
Je n’ai pensé qu’à toi
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Brentwood, California, August 1962
Château Marmont, sunday à Sunset
Ses talons aiguilles font des impressions sur la moquette
En rythme avec les verres à cocktails qui tintent et scintillent ;
Joe Di Maggio est sous la gloriette, elle, une petite fille
À pas pressés, derrière ses lunettes
En cachette elle le rejoint et face à lui son regard qui brille mais,
La nuit elle se dit « ma claque de cette Marilyn !
J’aurais jamais dû effacer Norma Jean »
Souvent la nuit elle se dit « ma claque de cette Marilyn !
J’aurais jamais dû effacer Norma Jean »
Retour à la maison en Corvette
Seule et un peu ivre, Joe s’est fâché, elle sait qu’il s’inquiète
Sinatra, Giancana, JFK la prennent pour une bille
Au fifth helena drive, Ralph Roberts ne l’a pas en ligne
Greenson lui dit qu’elle dort, c’est pas net
Sur son répondeur elle a laissé un message qui semble lui dire
« La nuit je me dis ma claque de cette Marilyn
J’aurais jamais dû effacer Norma Jean
Ralph chéri la nuit qui tombe me semble d’humeur assassine
J’aurais jamais dû effacer Norma Jean »
4 heures au make up on r’commence tout / poupoupidou
Cette fille dans le miroir c’est pas nous
4 heures au make up on r’commence tout / poupoupidou
Cette fille dans le miroir c’est pas nous
Et tandis
Qu’elle s’en va elle pense : « c’est fini pour cette Marilyn
Bon débarras ! J’aurais dû rester Norma Jean … »
Alors que la nuit s’avance et la recouvre elle s’imagine
Dansant avec Joe sous les étoiles qui filent
4 heures au make-up on r’commence tout
Cette fille dans le miroir c’est pas nous
4 heures au make-up on r’commence tout
Cette fille dans le miroir c’est pas nous
4 heures au make-up, tant pis Whitey / poupoupidou
Sorry mon chou
Cette fille dans le miroir c’est pas nous / poupoupidou
On efface tout
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Memphis, Tennessee, January 2023
I need someone to blame, anger’s wrenching my guts
In the middle of this, too few equals too much
I guess now you know how to soften the blows?
Maybe deep inside I knew where you were heading
Someone turns the lights out, everything equals nothing
Now what? You’re safe, there’s no need to crash the plane
And all this emptiness
Filling me since you left
Lisa Marie
I keep you near
Heartless or forgiving, at the end of the day
When someone’s missing, a life equals a day
I guess now you know who is running the show?
When I close my eyes I go where no one else go
It’s a place in the night, a space they don’t need to know
I’ll meet you there, you’re in the know
‘Cause all this emptiness
It’s haunting, since you left
Lisa Marie
Just move on, dear
So long
A raven is flying
Right above my nose
So alone
A raven who I think
Is flying to its home
And all this emptiness
Filling me since you left
Lisa Marie
I keep you near
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Los Angeles, California, June 1993
Quand Faye Dunaway est à LA
Ignorant la mortuary, convertible lost in Westwood
Elle monte sur la highway, driving away from Natalie Wood
Hollywood, terre de conquêtes
Et New York comme une île déserte
Une suite au Waldorf Astoria?
Ok, la suite on verra
If I’m in the mood to play
Mrs Dunaway from California
Quand Faye Dunaway est à LA,
Cachée derrière la fumée de sa paire de glasses YSL
Un peu stressée elle sait qu’elle passera un recall à Raquel
Hollywood, terre de conquêtes
Et New York comme une île déserte
Une suite au Waldorf Astoria?
Ok, la suite on verra
If I’m in the mood to play
Mrs Dunaway from California
Quand Faye Dunaway rentre à LA
Her Latino maid sait qu’elle est lost around in Westwood’s neighborhood
Niant la mortuary et la tombe de Natalie Wood
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Gilead, ex-USA, 2005
Gimme some more loose change at last
I for one deserve what I’ve got
Gimme some more to end it all
Gimme more just before I fall
Gimme some more loose change for all
What I’ve done, answer to my call
Gimme more for what I’ve been
Show no mercy and get over here
Offred or June
I run the way you did under the moon
Here we are to say :
Here at last
Here they come
Offred…
Killing me you kill Gilead
And the very little they left
Of your former self, look at me :
Killing me will not set you free
I believe in God and I know
He shall save me and take my soul
Get some loose change you pretty June
For your next run under the moon
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Savannah, Georgia, May 1981
Éternel ou tout doux, tout s’achète ou se loue
Oh ! Danny, sur ta tombe, des junkies font la bombe :
Agités, reposant… Tout se vole ou se vend,
Oh ! Danny, sur ta pierre, des bolides et des bières
Mercer House, Monterey Square tu connais pour y
Avoir squatté à ton aise entre rage et baise
Terminé je dis stop, tes vodkas et tes clopes
Que tu as écrasées sur mes meubles signés
Ça va même
Quand ça n’va pas
A Savannah
Savannah où ton superbe
Cul a signé ma perte
Un bourbon ou un gin alors que j’imagine
Ton corps froid sous la terre et ton jean qui le serre
Et là tapis dans l’ombre ton spectre sur ma tombe
Étant passé à trépas 8 mois après toi
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Fort Defiance, New Mexico, March 1864
Longue est la marche et court sur la plaine un Dieu
Du vent et des cieux que nos chants appellent
Et c’est Coyote, nos femmes mortes
Car Coyote est partout
Longue est la marche et sourd dans le ciel un feu,
La colère d’un Dieu que nos chants supplient
Sur nos cous la corde, nos enfants mortes
Car Coyote est partout
Longue est la marche aussi
Le silence des Dieux crie
Longue est la marche et lourd est le poids du feu
Quand le doigt de Dieu trop près nous effleure
Et c’est Coyote qui nous escorte
Car Coyote est partout
Esprit des pluies, déploie Ta force infinie, l’horizon s’assombrit
Sur un point de fuite, loin sur la plaine court notre peine
Car Coyote est partout
Longue est la route et morte
Est la terre de Coyote
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Dallas, Texas, November 1963
You said that was the end of it,
Either you move, either you quit
CQD, this ain’t really me
The core of my humanity
I know it still need to be found
Not really there but not all gone
You said I ‘d better get over it
That these kind of thing ain’t that big
‘Seems to me you don’t understand
Won’t you just try to ease the pain?
I know I still need to be found
Not really up not really down
Hey lady I’m already dead
Can’t you see the hole in my head?
That fucking hole that you just left?
I’m the sixth sense’s Godfather
In case of need just remember
My numb, my numb, my number
I’m the sixth sense’s Mahomet
In case of trouble don’t forget
My numb, my numb, my number
Now that I’m a carbon copy
Of JFK ready for Lee
Although I’m blinded by the sun
I see the barrel of the gun
I can’t get rid of this idea:
Dealey plaza was made for me
As you stand up on my gravesite
Either you spit, either you smile
That fucking smile for one last time
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Washington DC, November 1963
C’était en automne et à Arlington le ciel nous tombait dessus
C’était ridicule, le temps nous insultait et nous étions perdus
You and I
C’était irréel
Tout comme ce soleil
Éclaboussé de vermeil
Putain de Vietnam et au memorial Lincoln nous n’en voulions plus
Le révérend King dit «I have a dream », ce rêve nous l’avons tous eu
You and I
C’était irréel
Tout comme ce soleil
Éclaboussé de vermeil
Johnson et bientôt Nixon et Mao, la détente et les milices
Au cœur du chaos, poussés dans le dos vers 1970
You and I
C’était irréel
Tout comme ce soleil
Éclaboussé de vermeil
Our home of the brave
Is built on the graves
Of those who were here…
Were here before US.
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US (la moitié du chemin)
Passé la moitié du chemin
Quand l’horizon nous paraît moins loin
C’est un peu comme si hier était demain
Tout ça pour ça, mais dis-moi à quoi on sert ?
Si nos desseins s’évaporent
Légers comme un rêve à l’heure où tu t’endors
S’ils ne mènent à rien ?
Passé l’heure où le ciel s’éteint
L’instant où les ombres hantent le ravin
Un fol espoir cédant au lendemain
Nos envies envolées au gré des vents
Et nos élans oubliés
Ce moment où l’on sait qu’on se laisse tomber
S’il nous mène au néant ?
Loin dans la nuit toi
Tu sais
Effacer tous les regrets
Et donner la vie à des songes infinis
Et tu dis non à tout
Et tu dis oui à tout
US et US et US et US et US et c’est tout
Passé la moitié du chemin
Le sable nous file entre les mains
Au désert enfin adressant nos vies
Et nos corps brisés et rompus à l’effort
Ces trésors partagés,
Quand l’horizon se dissout dans l’ombre c’est
Que l’on est à bon port
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