
Pardon
Pour toutes ces chansons qui n’auront pas de noms et seront lettres mortes
Pour tous ces mots d’amour qui renaîtront un jour sur les lèvres d’un autre
Je demande Pardon
C’est la fin d’une histoire, j’ai gagné, j’ai perdu du temps et la mémoire
Pour que vole l’espoir, j’ai fait ce que j’ai cru
Pour ces moments perdus que nous aurons vécu, embués de silences
Quand le temps vous dévore, vous recherchez le port où ancrer l’existence…
Je demande Pardon
Vous ne saurez jamais combien j’ai reconnu le chagrin qui nous lie
Le soleil et la pluie en nos cœurs éperdus
Pour la folie aveugle qui nous fait voyager au-delà des limites
Pour les mots, les saisons qui portaient nos deux noms avant qu’on ne se quitte,
Je demande l’oubli,
Une douce amnésie qui pourra contenter tout ceux qui m’ont trahis
Parce qu’ils m’ont haïs, parce qu’ils m’ont aimé….
Pour m’endormir enfin sans plus penser à rien, ni demain, ni jamais,
Effacer l’essentiel et retrouver au ciel cet enfant que j’étais
Je demande pardon
Je n’ai fait que passer et puis l’heure est venue, sans se dire au revoir
On conserve l’espoir d’un ailleurs inconnu.
Eighties
On était tous deux c’est vrai devant la télé
Les héros de ces années en dessins animés
Bien en vie le mercredi après-midi
On vivait dans un rêve éveillé sans le réaliser
C’était les eighties, années-friandises qui nous ont vu passer
C’était les années fric et télé dans les cours de récré
Un peu plus tard, même décennie, on broyait du noir
En plongeant nos corps d’adolescents dans l’eau de nos miroirs
Les bras trop grands et le regard qui dit « je n’sais plus où aller »
On était sur les routes de Rome sans le réaliser
C’était les eighties, Champs Elysées, Le luron à la télé,
C’était les années-premier amour , poèmes désespérés
C’était les eighties, la terre promise, la dance à tout casser
C’était les années où on pensait toujours et c’était plus jamais
C’était les eighties, comme une joie de vivre qui s’est évaporée
C’était les eighties qui se sont envolées en janvier 90
© Tous droits réservés – 2004
Enfance
Je me souviens d’elle, elle m’a donné ses ailes
Elle a fait de mes jours jusqu’à ce jour
Un voyage sans bagages, un livre d’images
Je n’ai connu que lui, son ombre me poursuit
Il a fait de mes heures jusqu’à cette heure
Une photo imprécise que le temps a rendue grise
Je suis né quand elle s’en est allé, cruelle
Elle a fait mon passé jusqu’à présent
Elle a peint la toile de ma vie en blanc
Comme l’on se retourne, parfois l’on voit
L’enfance qui attend depuis si longtemps
Elle s’endort, il attend
Et le temps nous renvoie souvent la voix
De l’enfance qui chante, on se lamente
Elle s’ennuie, il patiente
Il me connaît par cœur, et mes joies et mes peurs
Il les fait vivre encore et jusqu’alors
Il m’est resté fidèle, invivable et essentiel
Elle est au fond de moi, à chacun de mes pas
Elle a su me guider jusqu’à today
Sans jamais me trahir, elle chante l’avenir
Comme l’on se retourne (…)
© Tous droits réservés – 2004
Si j’étais toi
Nos deux sangs se mélangent
Le noir devenu gris, dans le bleu du silence
Se dilue mon ennui
C’est comme ça ma mie, c’est comme ça
Te lassant, tu m’échanges,
Et que suis-je aujourd’hui ? Affamé de nuits blanches,
Un vampire éconduit ?
Ne le fait pas ma mie, ne le fait pas…
Pour ce qui est de voir le jour et le soleil
Les murs qui autour de moi s’élèvent à toi son pareils
Si j’étais toi, si j’étais toi
Je me traiterais mieux que ça
Si j’étais toi, si j’étais toi
Je m’aimerais encore une fois
Ton ventre est un désert
Pénétré par l’absence, qui à plus rien ne sert
Sitôt que tu m’y plantes
N’est-ce pas, tu le penses ? Tu le penses.
Mais pas une prière
Ne passera ma bouche, si l’enfer est sur terre
Le paradis, c’est louche
Je le vois pas, ma mie, je le vois pas
Pour ce qui est de voir le jour et le soleil
Les murs qui autour de moi s’élèvent à toi son pareils
Si j’étais toi (…)
© Tous droits réservés – 2004
La noyée
Détail de tableau :
Vert d’eau comme La noyée
Comme ce visage abandonné
Sous deux centimètres d’eau
Comme c’est beau
Tu regardes à gauche
Tu penses à un nénuphar
Mais rien n’y fait c’est son regard
Qui te parle d’un autre monde
Dessous l’onde
Elle te dit « Bonjour ! »
Et ressemble à un nouveau-né
Qui chercherait à respirer,
Deux centimètres d’eau c’est court
Comme tu te goures…
Elle te dit « Je meurs… »
Avant la gorgée fatidique
Juste avant qu’elle ne coule à pic
Tu ne vois même pas qu’elle te pleure :
« A tout à l’heure ».
© Tous droits réservés – 2004
In Memoriam
Un jour j’ai retrouvé ma route, le cœur éreinté par le doute
Par des promesses imbéciles faites par ceux qui n’l’étaient pas moins
Un jour j’ai retrouvé mon chemin
Après des années de musique, valse-hésitation et panique
Sentiment d’abandon total, je pensais ne servir à rien
Et puis j’ai retrouvé mon chemin
C’était la valse aux salauds et aux paroles à deux balles
Je les emmerde à tours de bras, une chanson in memoriam
In memoriam
Puisqu’il faut en finir un jour de ses haines comme de ses amours
J’oublie mais ne pardonne rien et j’ai retrouvé mon chemin
In memoriam
C’était un automne magique, mes mots à nouveau héroïques
Hors de moi qui m’aiment et me suivent quand enfin j’ai atteint la rive
Un jour j’ai retrouvé ma voie, celle qui mène jusqu’à toi
Et n’en déplaise aux imbéciles, il me plait d’enfin te le dire
Ma vie est dans notre avenir
Un jour j’ai retrouvé ma route, le cœur éreinté par le doute
Par des promesses imbéciles faites par ceux qui n’l’étaient pas moins
Un jour j’ai retrouvé mon chemin
C’était la foire aux faux culs et la mer des mythomanes
Je les emmerde à tours de bras, une chanson in memoriam
© Tous droits réservés – 2004
Près de toi
Des illusions d’hier, des passions d’aujourd’hui
Du parfum délétère de l’amour qui s’enfuit
Des horizons bouchés et des journées d’ivresse
Des chiens abandonnés et de ceux qu’on caresse
Oh! Tu sais, sois certain
Que je n’en dirai rien
Je tiendrai ma langue et la tienne confondues
Chaque nuit
Près de toi
Près de toi
Près de toi
De ma joie d’être né, du bonheur de l’enfant
De ce cœur éreinté qui te sourit pourtant
Des feux de la colère, de la résignation
Des joutes et des mystères qui portent nos deux noms
Oh! Tu sais, sois tranquille
Rien ne m’est plus facile
Rester sur mes gardes et sur ton corps étendu
Chaque nuit
Oh! Tu sais sois certain
Que je n’en dirai rien
Je tiendrai ma langue et la tienne confondues
Chaque nuit
Près de toi
Près de toi
Près de toi
© Tous droits réservés – 2004
Demain / Jamais
Je voyais
Quand j’ai changé de route pour aller voir la plaine
Arborant nos vies inhumaines
Et j’ai souris au ciel quand tu pensais t’y rendre
Quelle déveine, j’ai pas compris, j’ai pas capté
Et ta voix me suit jusqu’au sommeil
Et je voudrais que tu t’éveilles
Demain / jamais
Au fond de ton lit tu t’abandonnes
Et je voudrais que tu me pardonnes
Si tu savais
Tout ce que je sais
Tous mes regrets
Mes regrets
Des tonnes de boues et je refais le compte
De mes forces vives parées au combat
Et tu me laisses une impression de fin du monde, mais voilà :
Je suis ici et toi là-bas
Et ta voix me suit (…)
Si tu savais
Tout ce que je sais
Tous mes regrets
Tout ce que je tais.
© Tous droits réservés – 2004
Hannibal et moi
J’en ai vu des ronds, des carrés
Des oblongs et des enchâssés
J’en ai tant vu, que te confesser?
Je dois à la vérité
Une éternité pour les détailler
J’en ai vu des droites et des courbes
Sur des chemins où l’on s’embourbe
J’en ai tant vu qu’j’en ai oublié
Parfois même j’ai des doutes
Était-ce en rêve était-ce en vrai ?
Hannibal et moi c’est la fête
Un état d’esprit, des conquêtes
Morituri te salutan
Avé
Moi et Hannibal
Ou nous trouvons un chemin
Ou nous en traçons un
J’en ai vu de toutes les couleurs
J’en ai avalé des couleuvres
Le corps offert mais mon âme sauve
Qui peut de feues mes nuits fauves
Garder un souvenir heureux ?
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Et si le soleil s’éteint
Jour de paix, brume matinale
Un frisson de fatigue, un peu de calme
Tu vois
I di dit my way, et puis j’ai tout oublié
Du chemin où se promènent les fous
Si un jour, je me devais d’écrire
Les derniers mots et un point pour finir
Je crois
Que ce serait « je t’aime », malgré tout et quand même
Et puis le monde tournera sans nous
Et si le soleil s’éteint, s’il ne brûle pas plus loin
Pour moi
Je dirai : « je me suis bien marré
Merci, et au-revoir », c’est tout.
Rien ne vaut d’être pris au sérieux
Sinon le sentiment qui brille dans tes yeux
C’est vrai
Tout le reste m’indiffère, je n’en saurais que faire
Maintenant, que le silence joue !
Et si le soleil s’éteint (…)
© Tous droits réservés – 2004